4 février 2014

S'offrir...(1)

A l'époque où nous n'étions que de jeunes adolescentes, lorsqu'une peine de cœur me surprenait, mon premier réflexe était de vomir. Allez savoir pourquoi... Peu importe le lieu où je pouvais être, c'était plus fort que ma raison. Je vomissais. Puis, je filais de longues heures sous la douche. Je me lavais encore et encore...

Cette scène avait le don de mettre ma sœur aîné en colère, un jour alors que je rendais mon repas en tentant de lui dire que l'amour de ma vie m'avait trompé, elle me  lança "si seulement tu arrêtais de te prendre pour le centre du monde, tu arrêterais de dégueuler et tu ferais sans doute comme tout le monde! Pleure!!" Était-ce ça mon problème? Étais-je si fière? Refusais-je seulement de pleurer?

Est-il que des années plus tard, lorsque les choses me paraissaient insupportables, je vomissais. D'ailleurs, la première fois où j'ai mis un coup de canif à mon contrat de mariage. J'ai eu cette montée horrible au point de vouloir dégueuler sur moi-même. Je me souviens avoir quitté mon partenaire plus vite que la lumière puis avoir passé des heures sous la douche. 

La nuit dernière j'étais en colère, très en colère... J'ai vomis. J'ai vomis à avoir mal au ventre, j'avais la tête dans le lavabo, je laissais couler l'eau et lorsque j'ai relevé la tête. Le reflet que me renvoyait le miroir de moi-même m'a écœuré encore plus. J'ai vomis à nouveau. Puis, je me suis dit... Merde! Pourquoi?! Il faut que les choses changent. Je me suis redressée, j'ai préparé un bain. La douche il en était hors de question, il me fallait rompre ce satané rituel.

Dans mon bain je me suis repassée tout un tas d'activités que je pouvais faire... Cinéma, théâtre, shopping ou encore une ballade dans les rues de Paris... J'avais envie de me détendre.

C'est à ce moment que l'idée m'est venu. Mon adresse mail de secours... Et là, j'avais sous les yeux, un trop plein de mails de personnes avec qui j'avais plus au moins discutés. Des personnes qui m'avaient laissé très clairement comprendre que c'était "open", quand je voulais où je voulais...

Pierre avait une belle tête... Il était drôle, sympa. Mais je n'avais aucune photo de lui nu. Oui, à cet instant, le nu avait toute son importance... Je passais. Louis... Lyon. Non. Fred, bien trop bavard. Gaspard... Oui Gaspard. Il était assez ambigüe. La première fois où je rentrais en contact avec lui, c'était par le biais de son phallus proéminent qui tournait sur twitter. Alors que toutes les femmes paraissaient choquées, moi, je trouvais son phallus terriblement excitant. Je l'ai complimenté. Un compliment qui à mon grand regret avait fait disparaître l'ensemble de ses photos, il m'avait cependant glissé un message privé. J'étais ravie.

Certains soirs, il m'adressait une vidéo. J'adorais. J'adorais l'entendre venir. Il y a quand même quelque chose de fascinant lorsqu'on un homme se branle. Quelque chose de terriblement excitant, et Gaspard savait comment m'exciter, comment m'amener à mon tour à me caresser.  Un jour, j'ai fini par voir sa tête. Gaspard est un bel homme. Avec une belle gueule, c'est assez déstabilisant lorsqu'on réalise que dans le fond, il n'avait pas grand besoin de mettre son anatomie comme un point fort. C'est vraiment un bel homme avec une belle situation. Sans doute pas très futé. Mais à quel titre devrais-je le condamner? N'avais-je pas montré mon sein?...

Ce soir c'est décidé je vais saisir l'opportunité qu'il m'avait offert. Je lui adresse un mail.

"Bonsoir Gaspard, je mentirais, si je commence par m'excuser en prétextant que j'étais fort débordée pour n'avoir répondu à ton dernier mail. Je n'en ressentais simplement pas le besoin. Et pourtant ce soir, dans la panoplie de mail que j'ai reçu, ce sont les tiens qui me donne envie de te rencontrer. J'ai envie de m'aérer l'esprit, de me détendre, de jouir. Penses-tu qu'il te soit possible de me faire l'amour? Silencieusement sans que je n'ai à te dire les raisons de mon mal être? Si l'envie n'y est pas, je comprendrais. Merci de me répondre assez rapidement. Vellini".

Presque instantanément, il me répondait, j'avais son adresse, un code d'entrée. Puis une demande "sois sexe". Je refusais de chipoter sur ce message qui semblait dire que ma seule venue n'était pas suffisante. Il fallait que j'attise son désir. En un mot que je réussisse à le faire bander.

Je choisi une guêpière, rouge, sans culotte... Des bas accrochés... Je me maquillais, je pris un temps fou à faire les yeux. Je ne voulais pas d'un regard triste. Je le voulais gourmand, sexy. Une bouche plus naturel. Je sautais dans ma voiture. Une banlieue parisienne... Meudon la forêt.

Sur mon trajet, j'eus quelques frayeurs lorsque je senti que ma voiture peinait à monter cette pente qui menait à son domicile... Je suis une piètre conductrice.

Je suis devant son immeuble, ni inquiète, ni excitée. Décidée simplement. J'aurais pu solliciter les services d'un putain, c'eût été pareil. Je m'annonce via son interphone, j'accède à la seconde porte, pianote le second code. Je choisi de prendre l'escalier, il est au premier. Je ne veux croiser personne, ne sourire à personne. J'en profite aussi pour me décoiffer... J'ajuste simplement ma frange. Il paraît que les cheveux en pétard c'est sexe! Lorsque j'ouvre la porte des escaliers, il m'attend sur le palier... Il paraît surpris... "Ah oui! Tu es belle!"... Était-il inquiet? Je ne lui en veux pas... Il n'avait aucune idée de ma tête. Le voilà rassuré... J'en suis pas plus flattée. Je n'ai que faire des compliments.

Il m'aide à quitter mon manteau, en profite pour poser un baiser à l'arrière de mon cou... C'est agréable. Enfin, je réalise l'excitation de la situation. Des petits papillons naissent au bas de mon ventre. Il est beau. Vraiment beau. Il me propose un verre. J'accepte un verre d'eau. Quand il revient verre et bouteille d'eau à la main. Je suis debout face à lui en petite tenue. J'ai lâché quelques mèches de mes cheveux sur mes épaules, réajuster mes seins, ma guêpière me met bien en valeur. Il rit. "Oh! Tu es vraiment très belle" cette fois-ci je prends le compliment. Je m'avance vers lui, je débarrasse ses mains... Il les pose sur moi, avec mes talons je fais presque sa taille. Il enfoui sa tête entre mes seins. "Que ta peau est douce! Tu es belle... Que tu es belle" je sens son sexe grandir. Mes mains caressent sa nuque... Nous nous embrassons.

Il m'embrasse délicatement, ses mains me caressent lentement... Je le traine vers le canapé que j'avais repéré, je le bascule... Il s'assoit, je suis à califourchon sur ses genoux. Sa bite est dressée sous son pantalon entre mes jambes. Je commence par balloter mes hanches sur ce sexe. Il m'embrasse toujours aussi délicatement. Je me sens presque précieuse. Ses mains n'osent pas descendre sur mes hanches encore moins sur mes fesses... C'est moi qui vais les poser... "J'ai envie de toi, tu es bandante. Tu m'excites"... Je lui murmure que je suis à lui... Entièrement à lui. Il se relève tant bien que mal, je me retrouve les bras accrochés à son cou, les jambes à sa taille. Portée, il m'emmène dans sa chambre.

Posée sur son lit... Il glisse lentement entre mes jambes, sa bouche rencontre ma chatte nue. C'est explosive... Il me suce. Il ne me lèche pas mais prend entièrement ma chatte, mes lèvres et mon clitoris.. Ils sont happés dans sa bouche, il me suce. Que c'est bon! De temps en temps sa langue me pénètre. Je sens son désir, puis je ne sais comment, je sens son doigt glisser dans ma chatte et mon clitoris sucé par sa bouche. Je n'avais connu de telle pratique. C'est bon... J'hurle, je me tortille... Il me replace. Il y va encore. Je sens que je vais jouir... Je plaque sa tête entre mes jambes... Je jouis. Je sens très nettement un liquide s'échappe de ma chatte. Ai-je une éjaculation d'homme? Ses cheveux sont tirés... Il lèche. Me boit presque. J'ai ces spasmes qui n'apparaissent que rarement... Ces spasmes qui signent un plaisir au paroxysme. Je n'ai pas un orgasme... J'ai une somme de microorgasmes qui peuvent paraître interminable. Je le libère et lui demande de m'aider à arrêter cela. Il faut qu'il comprime pas chatte fortement avec sa main. Je tremble entre ses bras. Je bafouille un "c'est normale.." Je ne veux pas qu'il prenne peur. Il faudra qu'ensuite je lui explique qu'il peut être fière de ne pas m'avoir offert un orgasme mais une multitudes d'orgasmes... Il comprime encore et encore alors que je continue de jouir et que je m'accroche à sa bouche. Enfin. Je m'apaise. Je suis blottie contre lui. Satisfaite et légèrement honteuse d'avoir jouis si vite et aussi intensément. Il me parle... Je n'entends pas fort bien... Je me dégage quelque peu... "Tu es encore plus belle lorsque tu jouis..." Je souris. Je l'embrasse.

Je me réajuste, certes j'ai pris mon pied... C'est à lui aussi de jouir.. Je glisse ma main dans son pantalon... Enfin, j'ai en main ce sexe que j'avais tant fantasmé... Je le caresse... Lentement je quitte sa bouche, longe son torse et je sors sa bite que j'embrasse avant de la faire disparaître dans ma bouche... J'entends son souffle que j'avais tant de fois entendu... Sa main se pose sur ma tête... Je suce... Je le sens vibrer. Il apprécie... Je m'applique. Je lèche ses testicules, je tourne autour de son gland, ma langue lèche son méat... Je l'avale à nouveau. Je l'entends gémir plus fort.

Puis, brusquement il m'arrête. Se redresse. Se rhabille. Je ne comprends pas. Il sort de la chambre, je l'interpelle... Me laisse entendre qu'il revient... J'entends un verre d'eau se remplir... Il boit. Son verre toujours à la main. Il se place à la porte... "Désolée... Je ne peux pas te faire ça... Pas ce soir. Je ne pourrais pas être fière de moi." Je ne saisi pas.... Pourquoi? J'en ai envie. "Non, tu as jouis. C'est bien. Ne te laisse pas aller, je ne pense pas que ça soit le bon jour... Un autre jour si tu veux..."

Et là... J'ai reconnu cette sensation presque familière... Quittant son lit immédiatement... J'ai vomis à ses pieds. Il m'a laissé faire. M'a relevé, conduit dans sa salle de bain. J'ai pris une douche. Il s'est nettoyé à nettoyé la pièce et lorsque je suis revenue. Il fumait sur son balcon. "Est-ce moi?" Non. "Veux-tu en parler?" Non. "Je te raccompagne?" Non. Je rassemble mes affaires... Le remercie, l'embrasse à nouveau. Puis me dirigeant vers la porte. Il me lance. "J'aimerais, te revoir".
Je suis partie. Je ne me suis pas retournée. Dans mon garage, j'ai écarté mes jambes, glissé une main sur ma chatte... Et je me suis caressée en pensant à cet homme. Il est beau.

Terriblement beau.