15 février 2019

L'effet Moix...

S'il y a une chose dont je suis certaine aujourd'hui, c'est que rien n'est inscrit dans le temps. Rien de tout ce que nous construisons ne peut être considéré des plus stables. Ni même la personne que nous sommes. Durant une période qui m'a paru bien longue, je ne savais plus ce que je voulais... Ni ce qui m’emportait. Je pense même avoir perdu ma légèreté... J'ai trouvé le sexe fade. les hommes moins séduisants... J'ai adoré baiser avec moi-même. J'en étais ivre. Tellement ivre que j'en suis devenue arrogante. Qui mieux que moi-même pouvait me garantir les meilleurs orgasmes? 
Je ne pense pas avoir perdu le sourire... Non, perdre le sourire sous entendrais que quelque chose n'allait. Et bien non, je me portais. Et pourtant mon corps n'a cessé de me ramener à la réalité. Il me faisait mal. Que de maux! De dos, de ventre, de dents... Des douleurs étranges. J'en suis même venu a avoir mal uniquement à mon annulaire gauche! Mon médecin traitant a conclu que j'étais un beau sujet de recherche sur les émotions. A chaque fois c'était le même rituel. Une douleur, une visite chez le médecin, des examens... Des résultats négatifs, la douleur s'envolait et laissait place à une autre. Je me suis essayée à la médecine douce... Entre le "bol d'air", des séances "d'acupuncture", de "Shiatsu" ou encore de "sophrologie", je ne savais plus où donner de la tête!
Que de lectures! Des grands classiques, à Amélie Nothomb en passant par Houellebecq.
Je me suis même développée une folle passion pour les poissons... Un poisson, deux... Trois, quatre... Un aquarium immense... L'air de rien, C'est super apaisant les poissons. J'ai commencé à me sentir mieux... 
Il s'en est passé des choses dans ma vie. Tellement que je ne me souviens presque plus du dernier texte que j'ai écrit les jambes croisées. Bien des fois, j'ai tenté de coucher des mots... Mais écrire sans que ma culotte ne soit trempée ce n'est pas un plaisir. Alors j'ai compensé... Des podcasts de Brigitte Lahaie. Assez intéressant. Des podcasts d'Adèle Van Reeth... Sa voix m'excite, ses invités me filent un air intelligent. 
Puis l'impensable s'est produit. Un matin, comme tous les matins, dans le métro aérien qui me conduit tous les jours au travail, mon regard s'est posé sur lui. Un homme au look improbable. Bonnet de marin, bombers en simili cuir, jean et des vieux Derbies au pied. Barbu. Une barbe épaisse. Je déteste la barbe. Des poils. Que des poils! En veux-tu en voilà qui se devinent au ras de son cou. Décidément, je n'aime pas les poils. Et pourtant... Je le trouve séduisant. Vraiment séduisant. J’esquisse un sourire. Je suis heureuse. Je ressens à nouveau, cette émotion, ce frisson qui vous fait sentir bien vivant... Il répond à mon sourire bien qu'il ne lui soit pas destiné. Je baisse mon regard. J'hésite. Il ne correspond en rien des hommes qui me séduisent... Est-ce la terrible sentence de la quarantaine? Celle qui nous oblige insidieusement à trouver du charme là où à 25 ans* nous n'en trouvions pas. 
J’hésite, puis je saisi un vieux ticket de métro, gribouille mon numéro de téléphone, et je le lui tends en descendant du métro, "ne le perdez pas". Nous avons déjeuné ensemble. Il est drôle, maladroit, il est différent. Il m’excite. Il me fait jouir. J'aime être avec lui. D'aventure, il sera ma muse. Nous l'appellerons Vincent.


*L'effet Moix est chez la femme inversement proportionnel à son âge. 

6 février 2019

Les Nuits D'une Demoiselle....