15 décembre 2008

L'autoroute du plaisir


Cela fait plusieurs semaines qu'ils ne sont sommes pas vus, des emplois du temps incompatibles, surbookés, le temps passe et leur désir ne cesse de grandir. Ils auraient pu se limiter à leurs textos coquins ou encore aux dialogues téléphoniques plus qu'érotiques, mais il n'en rien. Il leur faut absolument trouver du temps, du temps pour se perdre dans les bras l'un de l'autre.

Alors, il lui vient l'idée qu'elle l'accompagne lors d'un de ses déplacements professionnels sur Reims, ce qui n'enchante pas vraiment sa belle, entre ce froid horrible et l'idée de l'attendre seule à l'hôtel elle n'est que très peu séduite. Il ne manque pas d'arguments, laisse entendre qu'il ne sera absent qu'un quart d'heure tout au plus.

Ce qu'il ne sait pas, c'est que son angoisse tient plus sur le nombre d'heures qu'ils auront à passer ensemble. Une journée! Et dire qu'en générale le temps passé ensemble frôle une moyenne de cinq heures, avec un décompte quasi identique , la première heure est comme toutes les premières fois, étreintes, séduction, éveil des sens, les 2 heures suivantes celles des tendres envolées, la quatrième celle de l'état paradoxal à mi-chemin entre un état d'orgasme continu et d'une satisfaction, le sourire aux lèvres, ils se congratulent, s'étonnent de ce nouvel orgasme encore plus fort que les autres fois, ils chuchotent quelques mots doux de remerciement, pour finir par somnoler dans les bras de l'un et l'autre.

Puis, la cinquième heure... qui est devenue depuis quelques temps l'heure la plus critique. Depuis toujours cette dernière heure était celle où chacun parlait de soi, de ses projets personnels, du dernier film vu, des soucis professionnels... de tas de choses, sans réellement parler de leurs conjoints respectifs.

Avec le recul, elle se dit que cette heure aurait dû ne pas exister, car aujourd'hui elle la craint plus qu'autre chose, cette heure se remplit de plus en plus de tristesse, lui se sent de plus en plus mal, coupable, et commence par se trouver détestable, si détestable qu'il finit à demi mot par regretter les instants d'avant.

Ces instants qu'égoïstement, elle lui demanderait de renouveler.

Et pourtant...

Elle n'était pas sa première maîtresse ni la seconde, encore moins la troisième ou la quatrième, sans compter son intérêt pour les clubs libertins.
Elle se souvient de la première fois où il lui fît l'éloge de son appétit sexuel, lui déballant sa vie débridée, elle en fut choquée... Puis elle ne sait comment, elle perçut en lui l'amant idéal.
Oui, un amant idéal, pour avoir lu et vu tant de femmes s'éprendre de leur amant, avec lui elle avait la certitude que ce putain de mec à la vie plus que chaotique ne ferait jamais battre son cœur, elle se disait que son intérêt pour le corps féminin était son seul atout, il lui ferait découvrir de tas de petit plaisir. Ce qui se confirma, un vrai bonheur, l'exploration du plaisir en toute puissance.

Hélas, c'était sans compter sur ce traître, ce fourbe, ce vicieux, ce pervers, cet hypocrite, cet être malicieux nommé sentiment.

Elle ne sait s'il s'immisce sans crier gare au moment de la rencontre ou si progressivement il apparaît et prend place. Voilà que son libertin coureur de jupons commençait à réfléchir. Ce qui indirectement l'amène à réfléchir, ce dont elle n'avait guère envie; les choses étaient si bien, si bon, pourquoi vouloir se compliquer la vie?!

Aussi pour ce long rendez vous, elle concocte un projet sensuel, leur trajet sera celle de l'autoroute du plaisir. Elle fera en sorte qu'il n'y ait jamais de cinquième heure, sinon que des heures de plaisirs, d'explorations, de séduction.

Le rendez vous est pris, il leur faut partir tôt, 7h30 porte de bercy.

Pour ce voyage elle se veut sensuelle, sexy, belle et désirable à chaque instant. Elle porte donc une superbe guêpière en dentelle écru à lacets qui non seulement met son 90D en valeur, affine également un peu plus sa taille, laissant apparaître une belle chute de reins, son tanga aussitôt mis semble se noyer sur ce sexe humide qui ne cesse de se remplir dès qu'elle pense à lui, un état d'excitation délicieux. Ses jambes longilignes sont elles habillées d'une paire de bas voilés portés sur des talons aiguille.

Cela fait à peine un quart d'heure qu'ils roulent, et leur désir est déjà au bord de l'implosion, d'une main il se saisit de la main de sa belle et la pose un son pantalon, elle perçoit son membre bandant, dur, elle le caresse timidement...Il ne l'entend pas ainsi, dégrafe son pantalon et laisse apparaître son bel organe, que, dans d'autres occasions, elle l'aurait immédiatement couvert de baisers mais là ils sont sur le périphérique, un périphérique bondé de véhicules, voyant son hésitation , il l'invite...- Regarde le, il frémit de désir.. Baise le..., -Non! Il y a trop de monde! C'est de la pure provocation! - Je m'en fous...Allez! ... - Non! elle se saisit de sa queue commence à la branler tant bien que mal en essayant de la cacher, ce qui bien évidement ne le satisfait pas. Mécontent il retire sa main se saisit de son sexe et commence quelques va-et-vient, geste dont il sait assurément la rendra folle, l'excitera plus que tout. Elle aime voir un homme se branler, elle aime voir ses va-et-vient qui font évoluer le désir. Aussi il lui faut maintenir cette image, l'encourager à continuer, mais également partager cette envie.

Comme hypnotisé, oubliant le monde qui l'entoure elle s'installe dos à la portière, pied sur le siège elle est face à lui, écarte par intermittence ses jambes, il aime, apprécie, elle se caresse les cuisses, frôle sa chatte brulante sous sa culotte, son plaisir est palpable, le sien grandit, ses va-et-vient redoublent - Montre moi... Elle tire sa culotte légèrement sur le coté, titille son clitoris... La vue de ce sexe en plein jour semble totalement le désarçonner, son regard est plein de gourmandise - Mets y un doigt... Son corps frémissant, souffle haletant, elle ne peut résister à plonger dans ses profondeurs, elle en ressort un doigt trompé qu'elle glisse presque immédiatement dans sa bouche. - Oh! ma belle, prends moi...

Encore heureux les voilà comme par miracle empruntant l'autoroute, elle se glisse accroupie sous le siège passager, tête baissée elle part à la rencontre de ce membre tremblotant, s'attarde sur son gland, pour enfin le prendre entièrement dans ses lèvres, elle sent son sexe se raidir de plus en plus sous ses caresses buccales, entend son plaisir, son souffle, ses caresses sous sa nuque font vaciller la voiture, elle se relève... Il en redemande, elle est d'accord, mais prudence, il acquiesce, les caresses reprennent sous les yeux étonnés de certains conducteurs croisés car les zig zag de leur voiture n'ont pu échapper aux autres conducteurs.

Elle se réinstalle dans son siège, jupe surélevée laissant apparaître la dentelle de ses bas , lui, caresse ses jambes et fait disparaît sa main entre ses cuisses. Elle ne peut plus se contenir, elle aimerait jouir, il lui fait signe d'attendre, puis l'invite à s'arrêter en se dirigeant vers une aire de repos.

Stationné, échange de baisers, de caresses, elle tente de l'empaler, il s'y refuse, il est pris soudainement d'une certaine pudeur, l'invite à descendre et tous deux se dirigent vers les toilettes, elle fait une petite tête, elle n'aime pas ses lieux publics... Une à une ils font défilés les portes, puis optent pour la plus grande (?). A peine sont ils entrés, le baisers fiévreux pleuvent, des caresses insolentes, impudiques, puis elle se retrouve suspendue contre mur, jupe relevée, buste offert, jambes écartées, lui, les mains en prise sur ses hanches, son sexe, pénétrant. Ses allers retours sont fermes, forts et terriblement bon, si bon qu'ils bravent le froid avec leur corps transpirants, elle croise ses jambes autour de sa taille, le maintenant ainsi fort en elle, puis entame un ballottement sauvage de sa croupe, il adore.

Ils ne tardent pas à jouir, si fort, que la chasse d'eau tirée à la cabine d'à côté semble leur demander de se taire...

9 commentaires:

Anonymous a dit…

Je suis resté quelques heures sur votre blog, prenant le temps de lire chacun de vos textes.
J'aime les nuances que vous apportez, j'aime le trouble que vous déclenchez en moi. J'aime la femme raisonnable et torride que je perçois.

Je vous accompagnerai bien sur cette autoroute...

Fred.

Lsinguliere a dit…

terriblement troublant et suggestif ... plus que de raison ...

Vellini a dit…

@ Fred: Ne pensez-vous pas que cela soit dommage de revivre un fantasme déjà assouvi? Non, ne reprenons pas cette autoroute. Par contre cultivez votre trouble, il y a du bon, encore plus lorsqu'on se refuse à le saisir. ;-)

Fred a dit…

Villa Caroline, 20h. :)

Vellini a dit…

@ Lsingulière: J'aime le suggestif...;-)

@ Fred: J'en prends note.:)

Cara Mia a dit…

J'ai parfois eu l'impression dérangeante, douce et amère, de lire mon histoire...
Je n'aime pas non plus cette 5ème heure, celle où le Sentiment nous trahit.
Sourire ici

Vellini a dit…

@ Cara Mia: Je ne sais s'il existe des personnes qui échappent à cette heure, si bien que la seule l'idée de celle-ci me refrène dans quelconque relation...Laissant ainsi place à mon imaginaire fertile.

Animal en Quarantaine a dit…

L'automobile, comme un cocon animé de soubresauts, embué de nos souffles, et qui nous impose toutes les gymnastiques et les impudeurs... ouffff ;-)
(Vous m'envoyez sous une douche glacée ^ ^)

Vellini a dit…

@ Animal en Quarantaine: Une douche glacée?! Oh! Quoi de plus revigorant! :)

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