16 août 2009

Courtisane

(Réédition... Si j'ai bon souvenir, ce fut mon premier texte, l'un de mes premiers fantasmes.)

J'ai toujours été fascinée par les courtisanes, ces femmes qui tout en vendant leur charme restaient plus au moins maîtresses de leur corps, s'autorisant à paraître quelques fois capricieuses et détestables. Elles se savaient belles, désirables mais leur arme la plus irrésistible, n'était-ce pas leur appétit sexuel (si l'on peut appeler cela ainsi..), cette gourmandise du sexe que l'épouse souvent de bonne éducation se devait de laisser aux femmes de mauvaises mœurs. Les courtisanes apparaissent alors comme des déesses du plaisir, envoutant les hommes un à un.

C'est pourquoi lorsque j'ai appris qu'il existait sur Paris une ancienne maison close qui avait su garder tout le charme de son époque, et où il était autorisé à quiconque de réserver une chambre pour une nuit ou simplement pour quelques heures afin de donner cours à ses fantasmes, tout mon être s'est enflammé, ma rêverie a pris le pas. Alors ...

Je suis devenue cette autre femme, cette femme que tout mon corps aurait aimé être ne serait-ce que quelques heures. Cette belle courtisane, sensuelle apprêtée et attendant son client, à la différence que ce client serait loin d'être un banal client, il serait mon amant et je serais sa courtisane.

Mon amant est cet homme qui du son de sa voix fera frémir mon corps, sous les baisers duquel le sol se dérobera. Il connaîtra tous mes petits plaisirs, il saura dans le moindre détail chaque parcelle de mon corps et me conduira aux fantasmes les plus fous que je n'ose admettre ni m'autoriser, il fera de moi une femme libre, sans complexe et partagera mes désirs. Il me fera décoller et mourir de plaisir.


En ces lieux je l'attendrai frêle, tremblante et prête à l'abandon total ...


Ce soir là, je porterai une superbe guêpière en dentelle écru à lacets qui non seulement mettra mon 90 D en valeur, mais affinera également ma taille, laissant apparaître une belle chute de reins, et mon tanga semblera se noyer sur mon sexe humide. Mes jambes habillées d'une belle paire de bas voilés paraîtront encore plus longilignes portés sur des talons aiguille.

Je me sentirai belle, désirable, j'entendrais la porte de l'antichambre s'ouvrir. La réceptionniste vous conduira à moi, vous frapperez à ma porte, j'enfilerai cette robe de chambre transparente, vous laissant ainsi deviner les formes de ce corps prêt à vous recevoir et vous conduire sur le chemin de la débauche, je ne serai plus votre maîtresse mais votre courtisane, votre putain, prête à satisfaire tous vos désirs.

Vous entrerez et frôlerez légèrement mes lèvres, puis vous vous attarderez sur mon cou pour humer mon parfum, comme si vous vouliez vous imprégner de tout mon être, vous baiserez ma poitrine généreuse s'offrant à vous, puis je me libèrerai de vos bras, comme pour vous cacher mon trouble, mon excitation, ma robe de chambre portée négligemment n'apparaîtra plus que telle une longue traîne lorsque je m'éloignerai de vous pour tirer les rideaux. Revenant vers vous je vous inviterai à vous installer dans ce fauteuil, j'esquisserai quelques déhanchés sensuels face à vous. Je regarderai votre désir évoluer doucement avant de venir baiser votre bouche, votre torse tout en déboutonnant votre chemise, puis votre pantalon, où je sentirai votre membre gonflé. Je le baiserai à travers ton caleçon, puis n'y tenant plus je le prendrai dans ma bouche, oh ! votre tête à la renverse ... J'aimerai sentir votre sexe se raidir de plus en plus sous mes caresses buccales, j'aimerai entendre votre plaisir, votre souffle, sentir vos caresses sous ma nuque que vous maintiendrez comme pour me supplier de ne pas arrêter, de prendre mon temps, d'y aller et de savourer. Puis vous m'inviterez à arrêter, vous baiserez mes lèvres brûlantes de désir, et vous me porterez sur le lit où votre tête se glissera entre mes jambes, alors je m'abandonnerai aux plaisirs de votre langue, encore et encore, avant que nous corps s'unissent, que votre sexe se perde en moi et que le temps nous paraisse suspendu sous les flots de nos gémissements.

Ce soir là, je ne serai pas morte de plaisir, non je m' endormirai apaisée, le sourire aux lèvres, heureuse de savoir qu'il y aura des prochaines fois encore meilleures que celle-ci.


Ce jour là je suis devenue sa courtisane.